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Atelier-musée Jean Lurçat, l’univers de la création
Dominant la ville de Saint-Céré, le château de Saint-Laurent-les-Tours capture les regards et interroge : qui peut habiter derrière ces remparts, isolé et pourtant si près du ciel à la rencontre du vent et des éléments ? Ce rêveur à l’écoute du monde était l’artiste Jean Lurçat. De ce lieu étrange et austère, découvert en plein engagement résistant, il fit son champ de création totale.
Dans l’atmosphère préservée de sa maison–atelier dont chaque pièce porte son empreinte, venez partager l’intimité de cet homme passionné et charismatique. Grand rénovateur de l’art de la tapisserie, il a aussi investi tous les domaines artistiques : céramiques, peintures, arts décoratifs… Le logis, les tours médiévales et le jardin en panorama se découvrent comme un lieu à la mesure de sa démesure.
Une rencontre prédestinée entre un créateur et un lieu
C’est sur un coup de foudre que Jean Lurçat achète en 1945 le château de Saint-Laurent-les-Tours. « Nom de Dieu, je veux crever si un jour ce n’est pas à moi » s’exclame-t-il en le découvrant sur les routes du maquis. Dès l’instant où il s’y installe, des liens sensibles se tissent entre le créateur et sa forteresse, son univers poétique prend possession des murs et des poutres. Le site, perché entre ciel et terre, offre un cadre rêvé à ses déambulations poétiques ; il nourrira la plupart de ses œuvres emblématiques, telles les tapisseries du « Chant du monde » ou de « L’Apocalypse » de l’église d’Assy (Haute-Savoie).
Il y reçoit artistes, poètes, journalistes, amis dans la chaleureuse convivialité qu’il sait faire régner. Loin des mondanités que lui vaut sa célébrité et loin de l’image de l’artiste enfermé dans sa tour d’ivoire, il surveille ses cultures, son potager, ses vignes, ses poules. Il descend voir ses amis à Saint-Céré pour de mémorables casse-croûtes. « Monsieur Lurçat » est connu de tous et discute volontiers avec ceux qu’il rencontre. Le goût des autres, le partage et la cordialité sont sa marque.
Monument historique classé, labellisé « Maison des Illustres », l’atelier-musée Jean-Lurçat offre l’occasion rare de se glisser dans les coulisses de la création et dans l’intimité de l’artiste. Un atelier éclaire toujours sur les créations qui en sortent, celui de Jean Lurçat le prouve de manière exemplaire.
Lien vers l'atelier musée Jean-Lurçat
Dates d’ouverture : du samedi 1er avril au dimanche 5 novembre 2023
Fermé le lundi et le 1er mai.
Période
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Groupes sur réservation
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Grand public
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1er avril – 31 mai
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Réservé aux groupes les matins
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14h-18h
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1er - 30 juin
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Groupes sur réservation
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10h30-12h30 / 14h30-18h30
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1er juillet-31 août
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10h30-18h30 (journée continue)
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1er - 30 septembre
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10h30-12h30 / 14h30-18h30
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1er octobre – 5 novembre
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Réservé aux groupes les matins
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14h à 18h
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Tél : 05 82 11 04 56 / Musee.Lurcat@lot.fr
Plein tarif 4 € / Demi tarif 2 €
Gratuit : jeunes jusqu’à 26 ans et les 1ers samedis de chaque mois
Groupes sur réservation, tarifs sur demande
Le musée Jean Lurçat nous informe de sa réouverture
Ouvert du 2 avril au 3 novembre 2024
- 2 avril au 31 mai : 14 h à 18 h ( matin pour les groupes uniquement sur réservation)
- 1er juin au 30 juin : 10 h 30 à 12 h 30 et 14 h 30 à 18 h 30
- 1er juillet au 31 août : 10 h 30 à 18 h 30
- 1er septembre au 30 septembre : 10 h 30 à 12 h 30 et 14 h 30 à 18 h 30
- 1er octobre au 3 novembre : 14 h à 18 h ( matin pour les groupes uniquement sur réservation)
- Fermé le lundi et le 1er mai.
Fermé le lundi et le 1er mai.
Pour plus de renseignements, cliquez sur ce lien pour visiter le site du Musée.
Consulter la programmation 2024 : TEXTES_PROG_LURCAT_2024.pdf
NOUVEAUTE
Visites guidées thématiques tous les premiers samedis du mois de juin à septembre, à 11h et 15h
Les 1ers samedis de chaque mois, l’entrée au musée est gratuite !
Nouveauté de la saison : les guides vous proposent à cette occasion une visite commentée du musée, sur une thématique choisie : la vie quotidienne de Jean Lurçat, la vie locale à son époque, la céramique, la fin de la Guerre et la Résistance, etc… Gratuit.
Sur inscription : https://lot.fr/programme-planete-lot
Dès 1941, Jean Lurçat est Lotois, participant activement à la lutte clandestine pour la liberté, ce sera son premier contact avec les Tours et le coup de foudre immédiat " Nom de Dieu ! Je veux crever si un jour c'est pas à moi". Il y lancera chaque soir des appels éloquents à la résistance et réalisera son rêve en 1945.
Le 26 avril 1988, le Ministère de la Culture, complétant un premier classement antérieur, a définitivement classé monument historique « l'ensemble des Tours, le château et ses éléments de décor ».
Ce lieu étrange et austère, propice à la réflexion, deviendra pour l'artiste son déambulatoire, son champ de création et, comme il le reconnaîtra lui-même, un superbe instrument à la mesure de sa démesure : Il nourrira la plupart de ses œuvres emblématiques, telles « le Chant du monde » conservé à Angers, ou « la Tapisserie de l'apocalypse » de l'église d'Assy.
Jean Lurçat vivra dans son château jusqu'à sa mort en 1966, partageant son temps entre Paris et le Lot. Il nouera avec le lieu des relations sensibles. L'ensemble des pièces est imprégné de sa présence, des plantes volubiles montent à l'assaut de la cheminée du salon, plafonds et poutres se couvrent d'étoiles, de soleils, de lunes et de sarabandes colorées où se croisent animaux et personnages fabuleux tout droit sortis de l'imagination foisonnante de Lurçat. Son talent, son imagination, sa fantaisie éclate dans toute la maison, chaque pièce, chaque poutre, chaque pierre garde encore trace de la main de l'artiste.
La personnalité des lieux et l'atmosphère de chaleur humaine qui ont ainsi été préservées entraînent le visiteur dans l'intimité du créateur.
Le 26 avril 1988, le Ministère de la Culture, complétant un premier classement antérieur, a définitivement classé monument historique « l'ensemble des Tours, le château et ses éléments de décor ».
Détails des oeuvres du musée
Un atelier d'artiste
Avec son architecture, le lieu offre des surfaces de choix Jean Lurçat pour qui la tapisserie se doit d'être un véritable décor mural. Lurçat a souvent joué sur cette notion de monumentalité avec des pièces dépassant 10 m de long particulièrement dans les œuvres où il voulait développer des messages.
Dans la grande salle, dite Salle des Gardes, et dans le « petit atelier », il recouvre un pan de mur d'une immense plaque de contreplaqué où il peut fixer ses cartons et travailler avec ses assistants en dimension réelle. Des annotations sur le bois, des traces de peinture témoignent de son activité créatrice.
Renouant par ailleurs avec la tradition des ateliers des grands peintres de la Renaissance, il accueille et rassemble autour de lui aux Tours Saint-Laurent les jeunes artistes qui souhaitent s'initier au travail de la tapisserie. Chacun, sous la direction et l'œil aiguisé du maître, apporte sa contribution artistique.
Un musée
En 1986, Madame Simone Lurçat, veuve de l'artiste, a confié les lieux au Conseil général du Lot pour qu'il puisse, par la création d'un atelier-musée, continuer à faire vivre l'âme des lieux et l'œuvre de Jean Lurçat. Ouverte en 1988, la demeure atelier propose ainsi aux visiteurs un parcours particulièrement émouvant dans la vie et l'œuvre d'un créateur multiple qui se frotta avec succès à toutes les pratiques artistiques.
Le tapissier mondialement connu a en effet parfois éclipsé le grand peintre, proche dans ses recherches des courants cubiste, surréaliste ou expressionniste et considéré à l'époque comme l'un des espoirs de l'École de Paris aux côtés de Modigliani, Soutine... Dans les salles de l'atelier-musée une quinzaine d'œuvres essentielles permettent au visiteur la découverte sa peinture.
A l'image d'un Picasso se saisissant des arts décoratifs avec passion, Jean Lurçat a exploré toutes les formes de création : céramiques, tissus, papiers peints, bijoux, pièces de mobilier illustrent au musée sa vitalité artistique.
Jean Lurçat, le rénovateur de la tapisserie
Homme de conviction et d'engagement, Jean Lurçat est reconnu comme le grand artisan de la renaissance de la tapisserie au XXème siècle. Convaincu que c'est l'utilisation de la tapisserie en tant que copie d'un tableau qui a provoqué son déclin parce qu'elle s'était diluée dans un trop grand nombre de couleurs et une trop grande sophistication du dessin, il a compris très tôt la nécessité de faire exister une tapisserie par elle-même, pour ses "vertus, ses méthodes, ses échelles".
La tapisserie redevient avec lui création à part entière. Le sujet, la composition, le vocabulaire artistique, les couleurs, tout est imaginé et préparé par l'artiste en fonction des possibilités mais aussi des contraintes de la technique du tissage.
La technique du carton peint
Le carton peint soulève deux problématiques majeures. Il suppose en premier lieu un véritable défi pour l'artiste : que son talent de peintre s'efface devant son métier de tapissier c'est-à-dire qu'il n'utilise pas les ressources de la peinture (empâtement, touche, modelé, glacis, transparence...) qui ne pourront pas être rendues visuellement au tissage. Le carton doit être travaillé en fonction des possibilités de la laine ce qui implique notamment un dessin très précis et des couleurs parfaitement délimitées. Il donne par ailleurs une grande liberté d'interprétation au lissier dans la traduction des couleurs puisque c'est lui qui choisit la teinte qui lui paraît le mieux se rapprocher du modèle, or une simple modification de nuance peut modifier considérablement la composition.
Jean Lurçat va tenter l'expérience du carton peint mais déçu par le résultat tissé, il s'orientera vers la technique du carton numéroté.
La technique du carton numéroté ou des tons comptés
Jean Lurçat met au point sa propre gamme chromatique au travers d'un «chapelet» de 44 laines numérotées par couleur, chaque numéro correspondant à une teinte, ainsi les différentes teintes de jaune porteront un numéro de 1 à 5, celles de rouge de 6 à 10
Le carton est dessiné à grandeur d'exécution et les surfaces colorées sont indiquées par leur chiffre, cette technique demande à l'artiste un œil sûr pour juger de ce que sera la tapisserie une fois tissée. Parfois le carton est en partie gouaché par l'artiste afin d'affiner sa vision du résultat final.
Avec le carton numéroté, le lissier est ainsi soumis au choix de l'artiste et lui reste d'une fidélité absolue car il travaille à partir du même chapelet de laine.