Lire la vidéo - Département du Lot Si Saint-Laurent m’était conté... par J-P RoudaireImpassibles témoins des âges révolus F. Capmeil Si je n’ai pu résister au plaisir de rappeler cette ode d’un enfant de notre pays aux tours du château de Saint-Laurent, c’est que ces alexandrins au rythme bien marqué, ont, pour l’enfant que j’étais lorsqu’ils figuraient sur les cartes postales que l’on envoyait aux amis et aux copines, sacralisé, en quelque sorte, ces fiers vestiges qui faisaient rêver les chevaliers en herbe que nous devenions dans nos jeux (Ivanhoé et les 3 mousquetaires, le Bossu et bien d’autres nous tenaient alors lieu de Playstation et de mangas !!!) et notre imagination débordait de moyens tous aussi héroïques les uns que les autres, pour délivrer le jolie Spérie qui se languissait dans son donjon ! ...
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Un peu d’histoireIl est bien vrai que l’imposante silhouette qui se profile de loin au sommet de la butte sur laquelle s’accroche et grimpe cette agréable commune, à 8 Kms de Bretenoux et 2 Kms seulement de Saint-Céré, est, comme Castelnau, un témoin muet d’un passé révolumais toujours omniprésent. S’il n’a pas, comme son illustre voisin, légué de glorieuses épopées à la postérité, il n’en est pas moins un gardien vigilant sur une éminence dont les bâtisseurs (au 7ème siècle, sous le roi Dagobert), avaient bien vu l’intérêt pour la défense et la surveillance (voire l’exploitation!) de la vallée (l’histoire n’en retiendra, pourtant, que bien peu de noms, et pas toujours glorieux). Appelé mont Serenus (du latin serenus: tranquille, serein), il permit à un premier village, baptisé, bien sûr, Saint-Sérénus, de se bâtir autour de ses défenses. Il aurait abrité Spérie, béatifiée pour avoir résisté aux volontés de son frère qui voulait la marier contre son gré (alors qu’elle voulait se consacrer toute entière à sa vocation religieuse) et qui, avec l’aide d’un cousin, l’exécuta au lieudit: ‘le ruisseau des barbares’. Son corps repose dans la crypte de l’églisede Saint-Céré qui porte son nom. Son culte fut longtemps l’objet d’un pèlerinage très suivi qui servit de support à la création d’une bourgade «aux pieds dans l’eau» (la seule de ce type dans la vallée) qui est devenue, par l’usage, Saint-Céré, entraînant le nom originel du village construit près du château et devenu, lui,moins peuplé et rebaptisé, pour la circonstance du nom du saint du jour: saint Laurent que l’administration, pour éviter toute confusion épistolaire complètera par:… les-Tours. Le château connut au cours des siècles des fortunes et des aménagements divers: il appartint pendant 8 siècles aux vicomtes de Turenne qui firent construire les 2 tours (seuls vestiges restants de la construction de l’époque après les saccages des guerres de religion), puis à Louis XI, pour passer ensuite sous la tutelle de la famille de Noailles qui possédait la châtellenie de Mayrinhac-Lentour, et être racheté par M. Lafon du Verdier en 1895 qui compléta les constructions restantes par le manoir actuel. Mais le destin du château fut transformé par Jean Lurçat qui, en 1945 y installe son atelier de tapisserie. |